James Reveley, confessions d'un Président sans papiers

Après son succès avec Hasard de Brion dans le Prix du Président de la République, James Reveley a interpellé Emmanuel Macron en expliquant que cela fait 8 ans qu’il essayait d’obtenir un titre de séjour, sans résultat. Une déclaration spontanée et surprenante qui a fait parler, bien au-delà du microcosme du galop. Citoyen modèle, James Reveley vit et paye (beaucoup) d’impôts en France depuis de nombreuses années. Au lendemain de son succès d’Auteuil, James Reveley s’est rendu à Strasbourg pour monter le Grand Cross. A cette occasion, il a pris le temps de se confier à notre micro sur son amour de l’obstacle, de la France, sur son passé et son futur.

 

 

 James Reveley n'a pas de titre de séjour, pourtant il est devenu Président de la République ©APRH

 

 

Enfant de la balle, James Reveley a toujours été baigné dans le milieu de l’obstacle. Ensemble sa grand-mère Mary et son père Keith ont sellé plus de 2500 gagnants au cours de leur carrière d’entraîneur. Malgré sa taille, James décide de se lancer dans une carrière de jockey. Alors qu’il n’a pas encore la vingtaine, et seulement une petite quinzaine de gagnants, James décide de venir passer l’été en France chez Guillaume Macaire. Le jeune pilote obtient la confiance du professionnel et remporte ses premières courses en France sur des hippodromes de province comme Châteauroux, La Roche-Posay ou Montier-en-Der. Durant de nombreuses saisons, celui que l’on surnomme « Jimmy » ou « Jim » fait la navette entre la France et l’Angleterre. Alors qu’il réalise des saisons tout à fait correctes sur ses terres natales (il compte tout de même 343 succès en Grande-Bretagne !), James décide de s’installer définitivement en France en 2016.

 

 

 James avec sa grand-mère Mary et son père Keith

 

 

Alors qu’au pays il peine à briller au niveau Groupe et Listed, dont le nombre est pourtant bien supérieur à ce que l’on connait en France, James devient petit à petit jockey numéro 1 de la plus puissante écurie de France. Il réussit notamment l’exploit de remporter trois années consécutives le Grand Steeple-Chase de Paris entre 2016 et 2018. Grand compétiteur dans l’âme, James n’hésite pas à parcourir la France pour monter, peu importe le prestige de l’hippodrome. Machine a gagner, l’anglais approche des 1000 succès en carrière, et est l’un des rares jockeys de l’époque moderne à avoir été sacré Cravache d’Or sans monter pour les géants de Royan.

 

 

   Le très populaire James Reveley lors de son 3e Grand Steeple avec On The Go ©APRH

 

 

A l’image d’Alexandre Roussel, James Reveley mène une bataille quotidienne contre le poids. Malgré qu’il soit encore au sommet de son art, le pilote a déjà planifié son après carrière. En août dernier son nom figurait parmi les 7 nouveaux titulaires de la licence d’entraîneur délivrée par France Galop. Désormais résident à Chantilly, il devrait voir son nom changer de colonne sur les programmes dans les années qui arrivent. Loin d’être en pré-retraite, James continue de traverser la France, notamment pour s’éclater sur les parcours de cross. D’ici à ce qu’il raccroche les bottes, il va continuer à être un redoutable rival pour ses collègues jockeys. Le 19 mai prochain il tentera de remporter un quatrième Grand Steeple de Paris avec Il Est Français, avant de pourquoi pas conclure en beauté avec un sacre chez lui lors du Festival de Cheltenham.