Varan des Savanes, ou l'exotisme made in Pompadour !
Varan des Savanes, élevé par le Haras National de Pompadour, est la nouvelle vedette du printemps 2014. (PHOTO JEAN-PIERRE RIVIERE)
Lauréat du Critérium des Jeunes à 3 ans en 2013, Varan des Savanes semble se bonifier avec l'âge et il réalise une première partie de saison remarquable en 2014. Il s’est ainsi imposé successivement dans le Prix de Sélection puis dans le Grand Prix d’Aquitaine. Affublé d’un nom fort original ce produit de la jumenterie de Pompadour est l’un des bons éléments du premier semestre 2014 pour le compte de Jean-Marie Lapoujade et Thierry de Lauriere.
Une famille qui brille au Brésil
La souche de VARAN DES SAVANES trouve son origine dans l’inégalable creuset que furent les vieilles souches Françaises Pur Sang. Au milieu des années 60, La Martinique (Turmoil et Roquebrune par Motrico) intègre l’effectif de l’élevage Parveau près de Pompadour. Son père Turmoil fut un grand stayer, gagnant du Prix du Cadran et du Grand Prix de Deauville. Après avoir donné Popof (Grand Prix de Paris, bon père d’AQPS à la Roche sur Yon) il fut exporté en Amérique du Sud où il sera tête de liste des pères de gagnants. Il rejoindra à cette occasion un autre fils du chef de race Tourbillon, Fort Napoleon (VOIR PHOTO CI-CONTRE), né en 1947 par Tourbillon et Roquebrune par Motrico. Ce frère utérin de La Martinique avait gagné le Prix d'Ispahan et le Prix Jacques le Marois. En ces heures d’ivresses footballistiques, le Brésil est à la mode et Fort Napoleon fut un étalon important dans ce pays. Du Brésil à La Martinique, on est toujours dans l’exotisme mais avant d’arriver au non moins exotique Varan des Savanes, il convient d’évoquer une étape importante en Limousin.
Parveau, un grand nom de l’élevage Corrézien

Son père, le fameux PSAR Kesberoy est né en 1973 chez Xavier de Watrigant dans les Landes. Cet Arabe présentait un pedigree royal aussi bien du coté paternel que maternel (famille de l’étalon Kesbeth et de la championne de Cross Country Kesbera). Meilleur cheval de sa génération à trois ans et grand reproducteur chez les Arabes il ne sera malheureusement presque pas utilisé chez les Anglos. Michel Thabuteau se souvient: “ C’était la crème de la crème, bâtit en athlète, il saillissait en licol. Je m’occupais de lui dans une station du fin fond de la Creuse, où jusqu’à l'âge de 18 ans il a saillit une majorité de juments sans papiers et du tout venant. A cet âge les éleveurs d’Arabes ont pris conscience de sa qualité et il a produit des cracks en course. On voyait débarquer en Creuse des juments en provenance des haras des plus grandes écuries du Moyen Orient”. (NDLR : la grande époque des Haras Nationaux).
Kesberoy, un étalon arabe mémorable qui saillissait pourtant n'importe quoi jusqu'à l'âge de 18 ans.
Il est natif de Pompadour, c’est à la Teste que Varan des Savanes est entraîné. Son co-propriétaire Thierry de Laurière nous confiait récemment: “J’ai acquis le cheval sur les conseils de Michel Thabuteau. Par la suite j’ai revendu une partie à Jean Marie Lapoujade. C’est un bon cheval, il est athlétique et il galope c’est certain. Il a bien démarré son année, mais il faut attendre la suite même s’il a bien récupéré de sa dernière course”.
Il poursuit: “ Chez Varan des Savanes l’apport de sang neuf par la mère (Arabe sur Pur Sang) est très intéressant. Je crois qu’il faut un jour ou l’autre revenir à l’Arabe. Pour cela il faut utiliser des juments pur sang de qualité avec des étalons Arabes qui galopent car il faut de bonnes bases deux cotés. Cela permettrait d’apporter du sang neuf dans tout les catégories, des 50 aux 12,5%. Au haras et en piste les exemples positifs ne manquent pas, comme Jeune Marie, Erreur, April March, Dearling, Mangarose, Beauty de Cajus, Duc du Paon, Mediatik, Carlotta du Paon…”. Force est de constater la réussite d’un tel croisement, en particulier si l’on prend en compte leur relative rareté et l’utilisation trop récurrente de mères moyennes ou médiocres.